dimanche 13 novembre 2011

L'affaire Carlton: SMS pour parties SM au PS...


L’affaire du Carlton reste entre les mains des juges de Lille. La Cour de cassation a rejeté hier la demande de dépaysement du dossier, laissant la voie libre aux magistrats en charge de l’enquête. Cette dernière pourrait par ailleurs bientôt prendre une autre dimension. Les enquêteurs s’intéressent en effet à d’étranges SMS retrouvés dans le portable de Fabrice Paszkowski, ce chef d’entreprise du Pas-de-Calais, proche de Dominique Strauss-Kahn, écroué depuis le 21 octobre et mis en examen pour «proxénétisme aggravé en bande organisée, association de malfaiteurs, escroquerie et abus de biens sociaux». Il est soupçonné d’avoir organisé des parties fines à Paris et Washington pour DSK et d’avoir réglé une partie des factures sur les comptes de son entreprise.
Juges et policiers s’intéressent plus particulièrement à une série de SMS qui auraient été envoyés par Dominique Strauss-Kahn à Fabrice Paszkowski. Dans ces messages - révélés par Libération -, il est question, outre des soirées spéciales, d’hommes politiques proches de l’ancien directeur du Fonds monétaire international. Ces SMS sont d’autant plus troublants que, si Fabrice Paszkowski, militant socialiste, ne cachait pas sa proximité avec Dominique Strauss-Kahn, il n’avait pas pour autant de rôle politique particulier dans la région. C’est grâce à son amitié avec Miguel Mellick et Jacques junior Mellick (les deux fils de l’ancien maire de Béthune) qu’il serait devenu un proche de DSK dès 2004. Il est en tout cas, aujourd’hui, au cœur de l’affaire du Carlton.
Les parties fines. Parmi les nombreux SMS envoyés par DSK à Fabrice Paszkowski, il est le plus souvent question de soirées spéciales.
«J’emmène une petite faire les boîtes de Vienne (Autriche) le jeudi 14 mai. Ça te dit de venir avec une demoiselle ?» écrit ainsi DSK au début du moi de juin 2009 avant de lui demander, quelques jours plus tard, s’il a bien «réservé la suite avec piscine», sans préciser le lieu. Le 4 juillet, les deux hommes semblent projeter un autre rendez-vous, en Espagne cette fois : «Veux tu (peux tu) venir découvrir une magnifique boite coquine à Madrid avec moi (et du matériel) ?» propose ainsi Dominique Strauss-Kahn à Fabrice Paszkowski. Puis c’est en Belgique, fin juillet 2009, qu’ils projettent de se retrouver : «OK. Bien reçu. Pour Gand, il faut que tu me dises vite de quoi il s’agit. C’est une boîte ou une soirée privée ?»
Les relations entre Dominique Strauss-Kahn et Fabrice Paszkowski se poursuivent à Washington. Le 13 janvier 2010, DSK écrit à son ami : «Je serais à DC du jeudi 20 à 15 heures au mercredi 27, 22 heures. Ça serait chouette que tu viennes. Mais si tu peux pas veux pas il faut juste que tu le dises à temps.» Enfin, parmi la masse des messages récupérés par la justice, cette petite confidence de Dominique Strauss-Kahn, le 30 juillet 2010 : «A 2 heures du mat, on a pris une bouteille de champagne de plus. Je vais avoir des dettes énormes.»
Les politiques. Les enquêteurs ont également identifié des messages sans lien apparent avec des soirées coquines. Ces SMS semblent attester que Dominique Strauss-Kahn a aidé à mettre en contact Fabrice Paszkowski avec au moins trois de ses amis politiques.
Le premier message remonte au 21 juin 2009. «Parfait pour Mosco. Je te dirai lundi», écrit DSK. Le message très elliptique évoque Pierre Moscovici, sans pour autant préciser de quoi il retourne, ni ce que celui-ci a à voir avec le chef d’entreprise du Pas-de-Calais.
L’autre SMS date du 30 juin 2009. «Appelle Christophe Borgel, écrit DSK, explique lui et demande lui qui tu peux appeler chez Aubry.» Fidèle de Dominique Strauss-Kahn, Christophe Borgel a alors déjà intégré la direction du Parti socialiste avec Martine Aubry. Là encore, le message est troublant. Qu’attend Paszkowski ? Pourquoi cherche-t-il à joindre quelqu’un «chez Aubry» ?
Reste une troisième personnalité qui, à en croire les SMS de DSK, aurait dû connaître Paszkowski. Il s’agit de Jean-Marie Le Guen, député socialiste de Paris. «Le Guen dit que tu l’as pas appelé», écrit DSK le 23 septembre 2009, avant d’ajouter, le 8 octobre : «Tu me raconteras Le Guen.» Quel était l’objet de la discussion entre le député et l’homme d’affaires ? Voila une autre question que se posent aujourd’hui les enquêteurs.
Enfin, dans un dossier qui n’a pas fini de surprendre, ce dernier SMS, envoyé par DSK à Paszkowski, le 19 janvier 2010 : «OK, il faut qu’il prenne contact avec Gerry Rice qui est prévenu.» Rice n’est autre qu’un des porte-parole du FMI… Que diable peut-il avoir à faire avec un petit homme d’affaires du Pas-de-Calais ?
(c)  Libé

vendredi 27 mai 2011

La prison de DSK

Je ne sais pas vous, mais moi je sais quels conseillers en communication je ne recruterai jamais. Ce sont ceux qui conseillent DSK. Vue la situation dans laquelle se trouve l’ancien patron du FMI et l’ancien candidat à la présidentielle, on aurait pu imaginer qu’il choisisse d’adopter une stratégie « profil bas ».

La presse américaine nous apprend qu’il vient d’eménager dans une maison plutôt cossue. Sa prison dorée donne une image déplorable. Qui, de nos jours, peut s’offrir un logement avec un loyer de 50.000 dollars par mois (selon la presse, toujours) ? Mystère. Pas la majorité en tout cas.

Ses conseillers en communication auraient pu lui souffler que son image d’homme de gauche (certains y croient, hein…) allait en prendre un coup. Une liberté surveillée à 200.000 dollars, plus une location à 50.000 dollars par mois, plus des conseillers en communication à (hum, combien par mois ?)… La facture est lourde et l’on se demande un peu, quand même, comment Dominique Strauss-Khan peut représenter les aspirations des plus pauvres. Non pas que l’on ne puisse pas être de gauche et riche, mais à un certain niveau de dépenses mensuelles, on est totalement déconnecté de la réalité de la majorité des gens.

Bref… visite virtuelle de la nouvelle maison de Dominique, testée et approuvée par ses conseillers en communication (#maisilssontconsouquoi) :

 











jeudi 19 mai 2011

Descente aux enfers de DSK à NYC - Photo Interdite de Rikers Island

Des sommets aux abîmes, en l'espace d'une semaine, Dominique Strauss-Kahn a tout perdu ou presque. Enquête sur un séisme politique...

"Acte sexuel criminel, tentative de viol et séquestration." Après l’inculpation de Dominique Strauss-Kahn et son incarcération, les questions se multiplient. Le sort de la primaire socialiste et le déroulement de l'élection présidentielle sont aujourd'hui grandement bouleversés. 
Jusqu'au 15 mai, c'était une histoire simple. L'histoire d'un homme qui aime les femmes, qui aime beaucoup les femmes, et qui ne s'en est jamais caché - toutes celles qui ont côtoyé Dominique Strauss-Kahn connaissent ce regard appuyé, la fausse complicité d'un clin d'oeil, les coups de téléphone, les sollicitations sans fard, pressantes parfois.  
Longtemps, ce goût décomplexé du beau sexe s'est même affiché en société : il y a quelques années, L'Express racontait comment, en décembre 1992, celui qui est alors ministre de l'Industrie "écoute avec gourmandise la jolie guide lui décrire le temple Borobudur (Indonésie) : le premier étage, qui incarne le monde des désirs, et le dernier, celui de la perfection. "On ne peut pas rester au premier ?" l'interroge-t-il avec malice." Mais, à l'exception d'un ouvrage à succès, Sexus Politicus, publié chez Albin Michel en 2006 et qui met en scène DSK dans des situations très privées, l'homme à femmes évite les articles de presse. Seul le politique fait la Une des journaux. 
"C'est un homme agressif, bien qu'il soit charmant"
Jusqu'au 15 mai, c'était une histoire simple. L'histoire d'un homme dont la passion l'a déjà emporté sur la raison, au point d'avoir mis en péril son poste de directeur général du Fonds monétaire international (FMI) - un an seulement après sa prise de fonction, en octobre 2008, le Wall Street Journal révèle que Dominique Strauss-Kahn fait l'objet d'une enquête pour un éventuel abus de pouvoir, à la suite d'une liaison avec l'une de ses subordonnées, Piroska Nagy, spécialiste du Ghana au département Afrique du FMI. Encore une fois, ce n'est un secret pour personne : l'intérêt que DSK lui porte fait jaser depuis des mois dans les couloirs de l'institution... 
L'enquête blanchit le directeur du FMI, pointe une relation "regrettable" due à une "erreur de jugement". La garde rapprochée de DSK multiplie les coups de fil aux rédactions parisiennes, dément tout abus de pouvoir, évoque une banale affaire d'adultère entre adultes consentants, faute avouée et pardonnée au sein du couple Strauss-Kahn. "Chacun sait que ce sont des choses qui peuvent arriver, note Anne Sinclair sur son blog.  
Nous avons tourné la page. Puis-je ajouter pour conclure que nous nous aimons comme au premier jour ?" Sans doute se souvient-elle alors des mots de son amie Simone Signoret, qu'Yves Montand trompa avec Marilyn Monroe : ce n'est pas tant d'être cocue qui est douloureux que d'être "la cocue la plus célèbre du monde"... 
DSK agressif?
Dès cette époque, pourtant, dans une lettre qu'elle adresse au cabinet d'avocats chargé du rapport d'enquête, deux jours après les révélations du Wall Street Journal, et que L'Expresspublie sur son site le 17 février 2009, Piroska Nagy exprime ses craintes sur le comportement de son patron : "Je pense que M. Strauss-Kahn est un leader brillant, qui a une vision pour affronter la crise financière mondiale en cours. C'est également un homme agressif, bien qu'il soit charmant. [...] Je crains que cet homme ait un problème pouvant le rendre peu adapté à la direction d'une institution où des femmes travaillent sous ses ordres."  
Dominique Strauss-Kahn peut-il être agressif? Michel Taubmann, dans la biographie consacrée à DSK qu'il vient de publier aux Editions du Moment, Le Roman vrai de Dominique Strauss-Kahn, parle d'un grand séducteur, pas d'un homme qui force. Tous les proches de l'ancien élu de Sarcelles (Val-d'Oise) soutiennent la même thèse : ils défendent un charmeur, pas toujours fin et léger, certes, encombrant souvent, mais jamais violent.  
Pourtant, le 13 février 2007, dans l'émission de Thierry Ardisson 93, Faubourg Saint-Honoré, une jeune romancière, Tristane Banon, fille d'une élue socialiste de l'Eure, évoquait, elle aussi,un interlocuteur brutal - un "chimpanzé en rut", assurait-elle : alors qu'elle a rendez-vous avec lui pour une interview, il l'aurait plaquée violemment au sol. "On a fini par se battre. Il a dégrafé mon soutien-gorge, il a essayé d'ouvrir mon jean. [...] Je lui ai dit le mot viol, mais ça ne lui a pas fait peur plus que ça." A l'époque, sa mère, Anne Mansouret, la dissuade de porter plainte. Aujourd'hui, son témoignage tourne en boucle dans les médias français. 
DSK face à son meilleur ennemi, lui-même
Car, depuis le 15 mai, ce n'est plus une histoire simple. C'est l'histoire d'un homme soupçonné "d'acte sexuel criminel, de tentative de viol et de séquestration", dans un pays, les Etats-Unis, si strictement puritain que certains patrons évitent de monter dans un ascenseur seul avec l'une de leurs subordonnées...  
Jusqu'à preuve de sa culpabilité, Dominique Strauss-Kahn bénéficie de la présomption d'innocence. Mais la déflagration a littéralement sidéré toute la classe politique française, parce que l'homme est touché là où il a toujours été d'une extrême fragilité - le sexe. La suspicion, le soupçon, l'incertitude...  
Un autre que DSK, dans une situation d'une telle gravité, en aurait peut-être moins souffert. Lui s'en trouve plus abîmé encore, trajectoire pourrie par sa propre réputation. "Dans la vraie vie, DSK se bat avec son meilleur ennemi - lui-même", écrivait L'Express le 23 octobre 2008. 
Aujourd'hui, c'est encore cet ennemi de l'intérieur qui jette sur lui le discrédit, et donne corps à ce scénario hallucinant. Rien n'était définitivement avéré le 16 mai, mais le doute ne bénéficie pas à celui qui est apparu menotté, entre deux policiers, le visage blême, fermé - "Je n'y crois pas un instant", dit sa femme, attachée à lui pour le meilleur et pour le pire depuis vingt ans. "Et si c'était vrai ?" ne peuvent s'empêcher de se demander, à leur corps défendant souvent, ceux qui connaissent les chemins de traverse qu'il a si souvent empruntés dans le passé ?  
Le 28 avril dernier, au cours d'un déjeuner avec les journalistes de Libération, l'ancien ministre de l'Economie de Lionel Jospin évoque lui-même les principales difficultés qu'il s'apprête à affronter, une fois sa candidature déclarée pour l'élection présidentielle de 2012 : "Le fric, les femmes et ma judéité." A propos des femmes, il fait allusion à des "photos de partouzes géantes" qui circuleraient sous le manteau des initiés : "Qu'ils les montrent !" Et conclut sur un scénario paroxystique, dont il serait évidemment la victime : "Une femme qu['il aurait] violée dans un parking et à qui on promettrait 500 000 ou 1 million d'euros pour inventer une telle histoire..." 
Nicolas Sarkozy avait enjoint DSK à la prudence
Le destin ? En juillet 2007, alors que DSK est pressenti pour la tête du FMI, c'est déjà un journaliste de Libération, Jean Quatremer, qui le met en garde sur son blog :  
"[DSK], dont tous les médias connaissent le goût pour une sexualité débridée, risque des ennuis dans un pays qui ne plaisante pas avec la morale, en général, et le harcèlement sexuel, en particulier. Le seul vrai problème de Strauss-Kahn est son rapport aux femmes. Trop pressant, il frôle souvent le harcèlement. Un travers connu des médias, mais dont personne ne parle (on est en France). Or le FMI est une institution internationale où les moeurs sont anglo-saxonnes. Un geste déplacé, une allusion trop précise, et c'est la curée médiatique." 
Nicolas Sarkozy lui-même, qui a appuyé la candidature de Dominique Strauss-Kahn, l'enjoint à la prudence, au cours d'un de leurs entretiens privés : "Méfie-toi des Etats-Unis, là-bas, les comportements personnels sont regardés à la loupe", l'avertit-il en substance. 
Une certaine inconscience
La liaison de DSK avec Piroska Nagy prouve que l'homme privé n'a jamais pris la mesure des contraintes de sa situation publique. Et, d'après ses proches, il aurait été le premier stupéfait du retentissement planétaire de l'affaire, comme si le directeur général du FMI était une personne distincte de Dominique Strauss-Kahn. Comme si les bonnes fées qui, pense-t-il, le protègent depuis qu'il a échappé, enfant, au tremblement de terre qui a détruit une partie d'Agadir, avaient soudain détourné le regard... 
Car DSK s'est toujours relevé des chutes qui l'ont empêché d'avancer aussi paisiblement qu'il l'aurait peut-être souhaité: relaxé dans l'affaire de la Mnef, qui le conduit à démissionner du gouvernement Jospin avant sa mise en examen, en 1999, il bénéficie d'un non-lieu dans deux autres dossiers - la prise en charge par le groupe pétrolier Elf d'une de ses secrétaires, et la cassette enregistrée par Jean-Claude Méry sur le financement du RPR. 
"Dominique a toujours été persuadé que l'intelligence résout tous les problèmes, explique alors l'un de ses amis. Il commence juste à se rendre compte que les choses ne se passent pas tout à fait comme ça." 
Qu'importe la politique quand c'est l'humain qui vacille
Son intelligence, "hors du commun" reconnaissent ceux qui l'approchent, n'a effectivement rien à voir avec les faits qui lui sont reprochés. S'ils sont avérés, ils relèvent de la pulsion, bien plus que de l'addiction, de l'impossibilité de contrôler l'assouvissement d'un désir immédiat.  
Qu'importe la politique, quand c'est l'humain qui vacille ? Si la justice américaine devait lever un jour les accusations qui pèsent sur DSK, les images terribles d'un homme déchu, dans la lueur blafarde des néons d'un commissariat, mettront longtemps à s'effacer. Ce statut de séducteur, prisé par les Latins et dont DSK a su jouer, n'est plus qu'un boulet à traîner.  
Il y a quelques semaines, après une longue discussion sur les forces et les faiblesses de Strauss-Kahn dans une campagne présidentielle, un élu proche lâchait, mi-goguenard, mi-sérieux : "Ce n'est pas la campagne qui m'inquiète, l'enjeu est trop important pour que Dominique fasse une connerie. C'est après qu'il faudra faire attention, s'il s'installe à l'Elysée..."  
De deux choses l'une: ou son innocence finit par être démontrée, et ne restera de lui que ce qu'il a toujours été, un homme à femmes dont les frasques et l'insouciance tenaient ses proches sur le qui-vive. Ou l'enjeu politique était effectivement trop important, et la pression trop forte, qui ont conduit DSK à une "connerie" d'une telle gravité qu'il s'est lui-même, à jamais, interdit cette vie-là. 

dimanche 8 mai 2011

«DSK, la Porsche tranquille»

Source: www.slate.fr

L'affaire de la Porsche de DSK a fait «pschitt». La Porsche Panamera, dans laquelle on voit monter Dominique Strauss-Kahn et Anne Sinclair dans une photo publiée dans Le Parisien mardi 3 mai, n'est pas la sienne, mais celle d'un de ses proches, Ramzi Khiroun, porte-parole du groupe Lagardère.
Mais peu importe, l'image restera dans les mémoires, le jeu de mots aussi («DSK, la Porsche tranquille»déjà 4.000 résultats sur Google), un premier couac de communication chez le présidentiable réputé le plus pro en la matière. La Porsche est désormais le principal sujet de préoccupation des internautes au sujet de DSK, dépassant même l'indépassable "juif", requête la plus courante au sujet des politiques.

La Porsche de DSK est le premier buzz foireux de la présidentielle 2012, le premier d'une longue série. Pierre Moscovici, lieutenant de DSK, a dénoncé le début d'une «campagne de boules puantes». De quoi en tirer quelques leçons pour la campagne numérique à venir.
1/ Le web a bon dos
Quand un sujet n'est pas jugé immédiatement légitime pour les médias, il suffit maintenant d'une mention «le web s'emballe» ou «le net s'enflamme» pour justifier d'en parler. Une formule magique qui permet de rejeter la responsabilité de la circulation de l'information sur les internautes. C'est pas de notre faute, c'est de la faute du web, aucune dignité journalistique n'a été maltraitée durant ce buzz.
Sur LePost.fr.

Sur France Inter.

Ou dans Le Monde.

En réalité, la Porsche de DSK n'a pas tant que ça enflammé le web, mais elle a enflammé les médias. Seul Twitter a été touché par le buzz, avec pratiquement un tweet par minute depuis quelques jours. Du côté de la blogosphère, peu de mouvement, à part sur les blogs pro-Ségolène Royal. Sur Facebook, YouTube et Dailymotion, aucune trace d'agitation. Comme d'habitude, Twitter a joué son rôle de miroir déformant, en donnant aux nombreux journalistes qui y sont présents l'impression d'un emballement du web, alors que le buzz était circonscrit à la plateforme.
Le circuit médiatique est désormais bien connu, la grande lessiveuse à «boules puantes» pour cleaner un sujet:
1. Buzz sur Twitter
2. Article "Le web s'enflamme" sur LePost.fr
3. Question à un politique en radio ou en télé "Le web s'enflamme pour cette photo, vous en pensez quoi?"
4. Réaction polémique du politique
5. Dépêche AFP reprenant la réaction du politique
6. Sujet devenu légitime pour tous les médias
2/ Les politiques prêts pour le tweet-clash
De plus en plus de politiques de premier plan s'occupent eux-même de leur compte Twitter, comme Nathalie Kosciusko-Morizet, Benoît Hamon, Valérie Pécresse ou Cécile Duflot. Une communication plus directe qui permet à l'occasion de lâcher une petite bombe sur un ton facétieux. Alors que les médias commençaient tout juste à reprendre l'affaire, Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout La République et Eric Besson, ministre de l'Industrie, avaient déjà dégainé mardi soir.


On voit avec le tweet d'Eric Besson tout l'intérêt de l'outil: même pas besoin d'un journaliste pour poser la question. Il suffit d'un internaute complaisant qui vous interpelle et on peut lâcher en réponse un «No comment» permettant de diffuser la photo sans se salir les mains. "Fierdefrance" est de toute évidence un proche (ou au moins un fan hardcore) d'Eric Besson, son Twitter étant entièrement consacré à son idole à l'actualité pourtant peu palpitante. Interrogé sur la question, Besson prétend ne pas le connaître.
3/ Les blogs marginalisés au profit de Twitter
La campagne numérique 2007 s'était jouée sur Dailymotion et sur les blogs. En 2012, les vidéos devraient garder leur prééminence mais les blogs risquent bien de s'effacer au profit de Twitter. La photo de la Porsche de DSK est certes sortie sur un blog, celui du communiquant classé à droite Emery Doligé, mais toute sa diffusion s'est faite sur Twitter où elle a été immédiatement reprise, touchant directement les journalistes, très présents sur la plateforme.
La blogosphère a été peu présente dans le processus. La politique sur Internet s'apparente de plus en plus à un Petit Journal de Yann Barthès 24/24h où les mini-buzz s'enchaînent à grande vitesse, où le «fail» (bourde) politique devient l'unique monnaie d'échange. Dans ce nouveau paysage, les blogs sont dépassés et tendent à devenir une extension de Twitter, un tweet de plus de 140 signes. En politique, Twitter n'est plus vraiment un outil de micro-blogging, ce sont les blogs qui deviennent un outil de macro-tweeting.
On peut aussi s'attendre à une importance accrue des pages Facebook en 2012, qui ont joué un grand rôle dans les révolutions arabes et... dans la traque de Xavier de Ligonnès mais qui restent encore peu utilisées pour suivre la politique en France.
4/ Les primaires ne seront pas une partie de plaisir, la Ségosphère bouge encore
Quelques membres du PS ont lâché des remarques acides dans les médias au sujet de la photo de la DSK, dans un climat qui se tend à l'approche des primaires. «Après la gauche caviar, la gauche Porsche!», a déclaré au Parisien un député proche de Benoît Hamon, tandis que Bruno Le Roux, lieutenant de François Hollande, rappelait perfidement que «François roule en deux-roues dans Paris…».
Sur Internet, des partisans de Ségolène Royal se sont vite emparés de la photo. Sur les 12 premiers tweets qui reprennent la photo sortie par Emery Doligé, au milieu des sympathisants de droite, on retrouve 4 partisans de Ségolène Royal. Avec parfois des remarques très dures.

Les blogs pro-Ségo se sont aussi lâchés: ici, ici, ici ou ici. Si Ségolène Royal a disparu des radars médiatiques, ses soutiens sur Internet restent très actifs, notamment sur les blogs où ils effectuent une méthodique revue de web. Ce qui pourrait causer quelques soucis à DSK pendant la campagne des primaires.
5/ Les «boules puantes» attendent dans «l'armoire»
Le premier buzz foireux de la campagne a réveillé ceux qui attendent avec impatience de déployer leurs cabinets noirs numériques. En témoigne cet aveu sur Twitter de Tristan Maupoil, jeune militant UMP, membre de GénérationFrance.fr, le club de réflexion de Jean-François Copé.


Ne reste plus qu'à créer une armée de faux comptes Twitter et de lancer un buzz factice en inondant le réseau de «boules puantes». En espérant que les médias remarquent que le «web s'enflamme».

jeudi 10 mars 2011

Sondage présidentiel de France Soir: nouveau chiffre et évolution un an avant

(c) Ifop pour France Soir

L’intention de vote au premier tour de l’élection présidentielle : Hypothèse Dominique Strauss-Kahn

Question : Si dimanche prochain devait se dérouler le premier tour de l’élection présidentielle, pour lequel des candidats suivants y aurait-il le plus de chances que vous votiez ?




mercredi 23 février 2011

Anne Sinclair: Porte-Parole de DSK


     Via son blog, Anne utilise sa liberté (de parole) pour dire tout ce que DSK ne peut pas dire, droit de réserve lié à son poste du FMI oblige. 
     Les féministes s'insurgent: Anne (la femme) utilisée comme une marionnette par DSK (l'homme) !

      Dominique ! Sort de ce corps !
La journaliste Anne Sinclair, à Genève le 8 décembre 2010
La journaliste Anne Sinclair, à Genève le 8 décembre 2010 / AFP
22/02/2011 - 09h39
Au lendemain du week-end très médiatique de Dominique Strauus-Kahn, son épouse prend le relais sur Internet. Dans un billet qu'elle a posté sur son blog, Anne Sinclair accuse Nicolas Sarkozy de "jouer avec le feu" en ouvrant un débat sur l'Islam en France. La journaliste a publié ce billet peu avant après l'intervention télévisée de son mari, dimanche sur France 2. Tenu au silence sur la politique nationale, le directeur général du Fonds monétaire international (FMI) n'a pas levé le voile sur ses intentions présidentielles mais il a adressé des critiques implicites à la droite pour sa gestion économique de la France.


(c) RTL

Interview de DSK 2011: rien sur 2012...


DSK au JT de France 2 - 20-02-2011
(cf la parodie réussite de cet interview sur la page VIDEO)

jeudi 10 février 2011

Pour Sinclair c'est clair: cap sur 2012 !


Dominique Strauss-Kahn se rapproche de 2012

Son épouse Anne Sinclair confie : "Je ne souhaite pas qu'il fasse un second mandat" au FMI. Un double message.


EXCLUSIF - Dominique Strauss-Kahn se rapproche de 2012
Le renouvellement de DSK à la tête du FMI serait acquis d'avance dans l'hypothèse où il le solliciterait. Mais des propos d'Anne Sinclair laisse supposer qu'il pense plutôt à la présidentielle 2012.

S'il reste silencieux sur ses ambitions présidentielles, Dominique Strauss-Kahn a sans doute fait un pas supplémentaire vers une candidature à l'investiture socialiste pour 2012. C'est du moins ce qu'accrédite une confidence livrée par Anne Sinclair, l'épouse du directeur général du Fonds monétaire international (FMI), et citée dans le Point à paraître jeudi 10 février. "J'ai lu dans plusieurs journaux français que la réélection de Dominique serait assurée à la tête du FMI, déclare-t-elle. Pour ce qui me concerne, je ne souhaite pas qu'il fasse un second mandat." Des propos que l'on peut supposer avoir été confiés en accord avec son mari.
Les fonctions de Dominique Strauss-Kahn à la tête du FMI se terminent théoriquement en novembre 2012, mais il peut briguer un second mandat de 5 ans. Au cours de sa conférence de presse du 24 janvier, Nicolas Sarkozy avait lui-même souhaité que DSK continue d'exercer ses responsabilités actuelles à la tête de l'institution financière, estimant que s'il les quittait, la France laisserait échapper cette fonction au profit d'un pays émergeant. En préconisant son retrait, Anne Sinclair laisse nettement entendre qu'il pourrait désormais songer à préparer son retour dans la vie politique nationale, même si l'intéressé continue d'évacuer la question : "Je ne veux pas répondre ; j'ai dit tout ce que j'avais à dire", avait ainsi répondu DSK fin janvier à Bloomberg Markets Magazine.
Apaiser les impatients
D'évidence, la confidence d'Anne Sinclair constitue aussi un signal adressé aux socialistes, pour leur signifier qu'ils doivent plus que jamais compter avec l'homme de Washington. En effet, un certain flottement avait paru gagner certains de ses partisans après une série de sondages en baisse, les attaques en règle de Jean-Luc Mélenchon et la remobilisation de l'UMP - avant la révolution tunisienne et les embarras du gouvernement qui en ont découlé. Si elle n'équivaut pas à une annonce de candidature officielle - qui entraînerait aussitôt sa démission du FMI -, la déclaration de l'épouse de DSK est censée apaiser les impatiences de ses soutiens et (peut-être) tempérer les critiques de ses détracteurs au sein du PS.
Considéré comme l'élu le plus proche de Dominique Strauss-Kahn, le député et maire (PS) de Sarcelles François Pupponi lance pour la première fois - lui aussi dans Le Point daté du 10 février - un véritable appel à sa candidature, qui déroge avec la prudence imposée jusqu'ici par l'entourage direct du directeur du FMI. "J'aimerais que Dominique fasse pour la France ce qu'il a fait pour Sarcelles, déclare-t-il. La ville avait un déficit abyssal et une image déplorable. Il a rétabli les comptes, relancé l'activité, fait reculer le chômage. C'est un homme qui trouve des solutions."
Le calendrier des primaires socialistes fixe la clôture des candidatures au 13 juillet. Entre-temps, DSK est attendu à Paris les 18 et 19 février pour une réunion des ministres des Finances du G20 ; puis à Deauville, fin mai, pour un sommet des chefs d'État du G8. Si son choix de se lancer dans la course à la présidentielle se confirme, ce pourrait être sa dernière réunion internationale dans ses fonctions de directeur du FMI.

(c) Le Point.fr - Publié le 09/02/2011

mardi 1 février 2011

DSK Alarmiste !

Tensions au Moyen-Orient: Dominique Strauss-Kahn va jusqu'à parler de risque de guerre

Le patron du FMI lance une mise en garde contre les déséquilibres mondiaux. En pleine révolte sociale en Egypte et après la crise tunisienne, DSK évoque le risque de nouvelles insurrections renforcée par une reprise à deux vitesses.

Les déclarations alarmistes de Dominique Strauss-Kahn décryptées par Marie Coeurderoy, le mardi 1er février 2011 sur BFM Business.

télécharger l extrait audio
Le patron du FMI n'y va donc pas 4 chemins, il parle tout simplement d'un risque de guerre. Le chômage et la hausse des prix dans les pays émergents ou en voie de développement y sont pour beaucoup. Il s'appuie d'ailleurs sur les tensions actuelles dans le monde arabe. Tension attisées selon lui par les déséquilibres mondiaux avec notamment le fossé qui continue de se creuser entre les pays importateurs et exportateurs. "A la clef, si rien n'est fait", estime Dominique Strauss Kahn, "une montée du protectionnisme et d'avantage d'instabilité politique et social."

Réaction immédiate

Un tableau tellement noir, que Christine Lagarde a tenu à réagir taclant même au passage le pessimisme du patron du FMI. "Inutile de crier au loup" affirme la ministre de l'économie, d'ailleurs dit-elle "il y aussi des réponses aux crises". Dernier exemple en date selon Christine Lagarde, l'Opep qui s'est dit prête à intervenir pour assurer l'approvisionnement en pétrole face à la révolte sociale en Egypte.

 - Reuters/Denis Balibouse
Crédit : Reuters/Denis Balibouse

vendredi 28 janvier 2011

Politique: DSK Aveugle?

Sarkozy, DSK et Zidane dans une campagne choc pour les aveugles
Président de la Fédération des aveugles de France, Vincent Michel assume vouloir faire un coup de com, avec ce calendrier mettant en scène des personnalités portant lunettes noires et cannes.

© FAF

La Fédération des Aveugles de France utilise l'image de personnalités politiques ou du spectacle pour une campagne de sensibilisation.


Tout part d'un coup de gueule. Vincent Michel, le président de la Fédération des aveugles de France, voulait alerter l'opinion publique sur les conditions de vie des aveugles et des malvoyants.

Dans une interview au Midi-Libre, il déclare: "Aujourd'hui, si vous allez trouver la rédaction d'un quotidien, une télé, une radio, avec des informations de qualité, vous ne passez pas. Il faut provoquer. La 'bombe' est toujours la même, c'est le contenu."

Sarkozy, DSK et Zidane dans une campagne choc pour les aveugles
Cécile Duflot a téléphoné à Vincent Michel pour lui annoncer qu'elle soutenait cette initiative.
     
Il précise que les photos ont été truqués sans l'autorisation des personnalités choisies. Un choix prémédité et réfléchi. "Qu'est-ce qui est grave? Détourner une photo people ou détourner la loi?" s'est il demandé.

Il rappelle que d'ici le 1er janvier 2015, les lieux publics doivent être accessibles à tous mais déplore "que 15 % seulement le sont aujourd'hui."

Les images détournées sont celles de: Nicolas Sarkozy et Carla Bruni, Dominique Strauss-Kahn, Michel Denisot, Gérard Depardieu, Laurence Parisot, Djamel Debbouze et Mélissa Theuriau, Zinedine Zidane, Michel Drucker, Cécile Duflot et Daniel Cohn Bendit, Thierry Ardisson, Ségolène Royal, Frédéric Mitterrand. 

Sondage: DSK le maillon faible pour les auditeurs de RMC !

DSK serait le maillon faible pour les primaire socialistes dixit les auditeurs de RMC !






Du lundi 24 au vendredi 28 janvier, les Grandes Gueules vous proposaient de désigner le maillon faible de la course aux primaires du Parti Socialiste. 

Merci aux 7460 votants.
Vous êtes 38% à penser que Dominique Strauss-Kahn n'a rien à faire aux primaires, 22% ont choisi Manuel Valls, 16% Martine Aubry, 15% Ségolène Royal, 6% Arnaud Montebourg et 3% pour François Hollande.






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