mardi 26 février 2013

DSK et les anciennes amours font de nouveau surface

Dominique Strauss-Kahn, décrit comme «mi-homme mi cochon» dans le livre «Belle et Bête» de l'essayiste Marcela Iacub, s'est présenté mardi devant la justice pour attaquer l'ouvrage, un «texte méprisable et mensonger» dont il demande l'interdiction. L'ex-directeur général du FMI a assigné en référé (procédure d'urgence) Marcela Iacub et son éditeur, Stock, devant le tribunal de grande instance de Paris pour «atteinte à l'intimité de la vie privée». La justice rendra sa décision mardi soir.
Devant la juge Anne-Marie Sauteraud, l'ancien leader socialiste a déclaré que l'ouvrage était écrit «en faisant fi de la dévastation de ma vie privée, de ma vie familiale, de la psychologie des mes enfants».
Dominique Strauss-Kahn, en 2008.Dans «Belle et Bête», l'auteur relate sa liaison avec Dominique Strauss-Kahn de janvier à août 2012. Même si l'ancien ministre n'est jamais nommément désigné dans le livre, l'auteur confirme dans un long entretien au Nouvel Observateur qu'il s'agit bien de DSK, tout en précisant que l'ouvrage contient des éléments de fiction.
Dans la quiétude solennelle de la salle d'audience, tranchant avec l'agitation qui a accompagné son arrivée, DSK s'est dit «horrifié» par le procédé «malhonnête» utilisé, qui n'a «d'autre objet que mercantile». Il a demandé à la justice de mettre un «coup d'arrêt» aux pratiques d'éditeurs, de journalistes «prêts à n'importe quoi pour faire de l'argent».

Selon Me Jean Veil, l'un des conseils de DSK, son client est victime d'une «véritable machination», d'un «véritable piège». Il a lu un mail de Marcella Iacub adressé à son client quelques jours avant qu'elle n'achève son livre, message dans lequel elle explique que sa «conscience» la «travaille».
Elle dit avoir été «utilisée», affirmant qu'elle ne voulait pas «nuire» à DSK, selon le texte lu par l'avocat. «Il m'a fallu faire croire que j'étais éprise de toi», selon ce message dans lequel elle demande «pardon» à DSK, et lui demande d'effacer ce message. «Ce ne sont pas des gens méchants mais un peu inconscients et fous», conclut-elle.
L'avocat des éditions Stock et de Marcela Iacub, Me Christophe Bigot, a ensuite pris la parole pour commenter ce mail. «J'ai posé hier la question à Marcela Iacub. Elle ne s'en souvient pas», a indiqué l'avocat, qui dit avoir invité sa cliente à rechercher dans sa correspondance électronique. Réponse de cette dernière: «Je n'en ai pas le courage. Je ne suis pas sûre que ce soit dans l'intérêt de Dominique Strauss-Kahn que je cherche dans mes mails». Puis, selon son conseil, Marcela Iacub a ajouté: «On me prend pour une imbécile. J'assume totalement cette publication. Je n'ai été manipulée par personne». Me Bigot a précisé que l'auteur avait reçu 20.000 euros comme «première tranche d'avance, payable à la publication» de son éditeur.
«On ne peut pas aller plus loin dans la violation de la vie privée que là où va ce livre», avait dit plus tôt Me Richard Malka, «sous couvert de littérature, on vous demande de sacraliser l'indiscrétion». Aujourd'hui, Dominique Strauss-Kahn fait «confiance à un juge», a plaidé pour sa part Me Henri Leclerc. «Sur cette décision repose une partie de sa survie et d'une certaine façon de l'honneur de notre société».
Dominique Strauss-Kahn demande l'insertion d'un encart dans chacun des exemplaires de «Belle et bête», ainsi qu'«à titre subsidiaire» une interdiction de diffusion du livre à paraître mercredi. Une telle mesure est rarissime. En 1996, deux jours après la mort de François Mitterrand, le livre de son ancien médecin, détaillant le cancer de l'ancien président, avait été retiré de la vente. Après une condamnation de la France par la Cour européenne des droits de l'Homme, l'ouvrage a finalement été réédité en 2005.



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